Alféo est son nouveau nom. Il continue à serpenter longtemps au Péloponnèse.
Il y avait en Sicile (oh), dans une île (tiens c’est étrange) à Syracuse (j’aimerais tant voir), une fontaine sacrée, elle ne s’appelait pas Désirée mais tout comme, il y avait un fleuve un dieu fleuve amoureux, on dit que leurs eaux se mêlent, on raconte que de la Sicile à la Grèce un tunnel est creusé dans les entrailles de la mer, on murmure que des fleurs poussent venues de Grèce et qu’un morceau de bois jeté dans l’Alphée en Elide réapparaît dans la source d’Aréthuse en Sicile.
Les eaux du fleuve ont permis à Heraclès d’assainir les écuries d’Augias : quelques brèches dans le mur d’enceinte, dévier le cours, et à l’aide du tumulte : continuer le travail.
Il y avait dans notre recherche pour choisir le nom de notre maison une volonté d’y adjoindre beaucoup de bleu et de soleil, nos racines profondes et un peu de sens. Le fleuve n’est pas le seul. Mais on avait trouvé l’accord. Celui qui pouvait émerger de notre cosmogonie personnelle de 2003.
Oui. Alfée pouvait émerger. Comme l’île surgie du chaos.
on se le tient pour dit mais on ne donne pas sa langue au chat
. « lâche l’affaire, petite bête, t’es pas à la hauteur ! »
« évoluer, c’est vivre avec son monde ! »
« avoir raison dans la solitude, est-ce vraiment avoir raison ? »
« vous exagérez tout… »
« regardez le côté positif… »
. et cette bonne nouvelle qui éclate cette semaine !
ce n’est pas encore gagné, mais c’est une belle victoire !!!
. le CIP (qu’on réduit aux « Intermittents du Spectacle » mais qui se bat pour les chômeurs, les intérimaires, les précaires… plus généralement pour l’assurance chômage) a remporté une large victoire !
celle de la crédibilité…
pas auprès de nous… mais auprès de celui vers qui nous allons avancer avec cette nouvelle…
celui qui nous conseille habituellement d’y aller mollo et avec la manière, de la fermer, que les syndicats sont corporatistes, que les intermittents ça en branle pas une, que le chômeur y gagne un paquet de blé à rien fout’, que ceux du dessus y savent quand même bien de quoi qu’y parlent…
. ce matin, dimanche matin, celui-là, on a bien envie de lui envoyer un jolitagueule… avec un ruban autour.
. ça fait 11 ans qu’ils le disent… (11 ans que personne n’écoute…)
. autour de la table, le partenaire social (c’est lui qui a choisi le terme… pour nous, c’est plus simplement un adversaire) ne va pas rendre la discussion facile…
le risque est grand pour lui de voir, au-delà d’un débat qu’il dira ponctuel, un modèle de société présenté au reste des citoyens et des travailleurs. un modèle plus juste…
alors qu’il est en train d’ébouillanter la grenouille sans qu’elle s’en aperçoive, de creuser les inégalités, de plonger une grande partie des citoyens dans la précarité, la pauvreté, d’éreinter la totalité, tout en retirant des dividendes jamais espérés, c’est pas le moment -pour lui- de laisser croire qu’on peut fabriquer un autre monde…
.
et rappelle-toi une chose : ceux qui ont fait avancer, ont défendu, le dossier des « Intermittents, chômeurs, précaires… » sont tous conscients de quelque chose : par là, ils faisaient de la politique.
faire de la politique, ce n’est pas un gros mot…
c’est s’occuper de ce que celui que tu veux renvoyer dans ses pénates veut garder pour lui : le pouvoir exclusif et la défense de ses propres intérêts. si tu veux reprendre la main, il faut voter, t’engager (asso, collectif, organisation… selon tes appétences) et fabriquer le nombre…
c’est le seul moyen d’influer sur le cours des choses…
et le pouvoir ne sera plus exclusif, mais partagé, les intérêts collectifs…
Ce vendredi dans la maison d’alfée, nous sommes contents de vous présenter (enfin, oui !) les trois productions principales de la compagnie.
Histoire de reprendre notre histoire là où elle s’était reposée, un temps.
Un bâton de pèlerin, des envies, quelques fiertés aussi.
Oui. C’est vrai.
Parce que un pas puis un pas, voilà. Vous savez la suite.
J’avais pris les petites routes jusqu’à Apt. Regardé à droite, à gauche, cherché la sous-préfecture. Cligné de l’oeil avec le soleil pâle de décembre. Les papiers sur le siège du mort. Tout était prêt. Rien oublié. Vingt fois j’avais vérifié le contenu. Les signatures. Les statuts et l’idée force d’universalité. C’est-à-dire, aucune limite, ou alors le moins possible.
Des initiales, un peu de magie, de l’agir et des copains. Alfée était née des terres brûlées. Tout pouvait commencer. C’était l’avenir en marche.
Depuis il y a eu du sommeil, des impossibilités, du temps qui passe, à l’ombre, et puis de plus en plus de lumière, des créations, des conventions, des rencontres formidables, des avancées, un site, du partage, de l’émulation, une précision des choses, de ce qui nous lie,
merci à tous ceux avec qui les événements ont été partagés, pensés, vécus, créés, dépassés aussi.
merci à ceux qui ont rejoint notre maison en construction, toujours, chaque jour, encore un peu plus.
merci à tous les enfants avec qui nous avons joué, avec qui nous jouons encore, avec qui nous jouerons demain.
Gertrude Stein, the world is round, illustré par Clément Hurd, 1939
Dans la maison d’alfée, on aime bien jouer avec les mots, la sonorité des mots.
Lorsque le mot n’est plus concept mais jeu vocal.
Il nous permet, par des installations sonores, par des performances communes, de retrouver le son d’une voix perdue dans les inhibitions, les méandres d’une histoire, d’une pathologie.
On joue, on chante, et puis les sons deviendront matière à se dire, à s’entendre. A sourire.
Les 31 mai et 1er Juin auront lieu les Journées Culturelle de la Petite Enfance.
Alfée y participe avec deux représentations du conte musical, construit autour des berceuses : « Une nuit sur le jardin du monde » (commande de la Ville de Paris).
Chantés et accompagnés par les enfants du Conservatoire.
Direction musicale et récitante : Agathe Elieva